Journal d'une désintox - jour 3

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Salut l'ami ! 

Me revoilà, après une petite Bouline de derrière les fagots ! Je m'en viens te raconter un peu comment je vis mon troisième jour de sevrage Zuckerbergien.

Détox Facebook : troisième jour de sevrage

Alors, ce matin au réveil : j'étais tellement absorbée par le rêve que j'ai fait (une histoire de chemise-tunique achetée à Fouras et offerte au restaurant, aux finitions plus que douteuses - un vulgaire point zig-zag en bas du corps, même pas d'ourlet, et la double gaze avait vraiment mal vieilli...) que j'ai mis un peu de temps à ouvrir les yeux, occupée à me souvenir des détails de mon voyage nocturne. Et ensuite, tadaaa ! La magie a opéré : aucune pulsion réflexe, aucune pensée obsédante, aucune envie irrépressible d'aller scroller !!! Alors ? C'est qui la boss des algorithmes ? En trois jours, comme pour la drogue finalement... Hasard ?

Au fil de la journée, pas de pensée parasite non plus, à croire que La Cornue est décédée... J'y ai pensé une ou deux fois, mais de manière plus consciente, quand j'ai envie d'y aller c'est pour voir quelque chose de précis, pas juste pour tuer le temps, donc déjà y'a un beau progrès. Bon, là où le bât blesse c'est que le "quelque chose de précis" en question, ça reste une approbation : j'ai posté ma dernière Bouline, et je suis tentée d'aller voir si elle a suscité quelques réactions... donc encore l'appel de la dopamine, le circuit de la récompense, tout ça tout ça ! 

Tu ne connais pas le circuit de la récompense ?

• MINUTE WIKIPÉDIA •
Le système de la récompense est un système de renforcement fonctionnel fondamental des mammifères, constitué de trois composantes :
- affective, correspondant au plaisir provoqué par les "récompenses", ou au déplaisir lié aux "punitions" ;
- motivationnelle, correspondant à la motivation à obtenir la "récompense" ou à éviter la "punition" ;
- cognitive, correspondant aux apprentissages généralement réalisés par conditionnement.

Autrement dit, un like ou un commentaire sur une de tes publications sur Facebook = une "récompense" pour ton cerveau, car cela répond à un besoin primaire, composante de l'épanouissement de l'être humain : le besoin d'appartenance. Je te renvoie, si tu veux approfondir, à la pyramide de Maslow qui t'expliquera ça bien mieux que moi ! (Ouais j'ai la flemme là, mais sois assuré(e) que ça fera l'objet d'un article de blog un de ces quatre, parce que j'adore la pyramide de Maslow - chacun ses kiffs).

Donc, je suis toujours un peu sujette à cette recherche de récompense, mais ça progresse ! J'ai clairement occupé ma journée à tout à fait autre chose que m'ennuyer/penser à y aller/lutter contre une pulsion ou quoi que ce soit du genre. Une existence normale, quoi ! Ce qui est chouette à observer et à vivre, c'est cette sensation de reprendre possession de ma vie, de mon temps, et de ma liberté. Ouais je sais, ça fait très coach en développement personnel ce que je dis, mais j'te jure que c'est vrai.

Réseaux sociaux : quelques chiffres

Imagine : en temps normal, notre cerveau prend en moyenne 35.000 décisions par jour... Ce sont pour plus de 99% d'entre elles des décisions inconscientes, mais essaye de te représenter le taf monstrueux que fait déjà notre cerveau "à notre insu"... c'est vertigineux ! Si 34.600, c'est 99% des décisions prises par notre cerveau, ça veut dire que le petit 1% qui reste représente 346. Donc, on prend consciemment autour de 346 décisions par jour - hors réseaux sociaux ! 

Pour te représenter à quel point on sature notre cerveau avec ces trucs, imagine 200m. T'y arrives pas ? Une piste d'athlétisme c'est 400m. C'est pas mieux ? La tour Eiffel, c'est 300m. Toujours pas ? Alors va au pied d'une éolienne. Une éolienne c'est 200m. C'est bon ? OK, eh bien c'est la distance que ton pouce fait parcourir à ton fil d'actualité chaque jour... Tu veux une autre représentation ? Imagine que tu imprimes chaque contenu auquel tu es exposé quotidiennement sur les réseaux, dans un format lisible normal, c'est-à-dire avec une taille de police similaire à celle d'un bouquin ou d'un magazine. À la fin de ta journée, il te faut l'équivalent de la longueur de deux terrains de foot côte à côte pour accueillir tous ces contenus imprimés.

Maintenant, si on parle du nombre de décisions que ton cerveau doit prendre dans ces terrains de foot... Tes 200m de fil d'actualité représentent environ 1500 publications. Ce qui signifie que ton cerveau doit prendre au minimum 1500 décisions lors de ton scrolling quotidien : s'arrêter pour lire/visionner la publi, ou continuer à scroller ? En réalité, il en prend beaucoup plus, parce qu'à chaque fois qu'il s'arrête, il doit en plus se demander s'il réagit, lequel des 6 émojis (like, cœur & co) choisir, s'il commente, s'il partage... 

Allez, petite mise en situation ! Les stats disent qu'en moyenne, tu vas t'arrêter sur 5% des publications, ce qui fait tout de même 75 ; disons que tu vas prendre en moyenne 3 décisions pour chacune d'elles (t'arrêter + choisir avec quel émoji réagir + commenter ou pas) : ça représente déjà 225 décisions. En plus de cela, il y a 1425 autres choix que ton cerveau fait par défaut, lorsqu'il choisit d'ignorer les autres publications qu'il voit (les 95% qui restent)... Au total, tous ces choix que tu imposes à ton cerveau lors de ton scroll quotidien, c'est presque 5x plus de décisions que le petit 1% des décisions conscientes que tu prendrais sans les réseaux !

Décrocher des réseaux : des bienfaits très rapides

Vu comme ça, je pense que tu n'auras pas de mal à me croire si je te dis qu'en supprimant quotidiennement 200m de contenus Facebook à traiter en 1650 décisions prises par ton cerveau, tu retrouves du temps, du contrôle via la disponibilité et la clarté mentales que tu regagnes, et une énorme sensation de liberté. La charge mentale que ça supprime, mon gars, je te jure qu'elle est colossale. La fatigue, aussi, s'en trouve nettement diminuée, et la capacité de concentration nettement accrue, même si dans les premiers jours ce que tu ressens majoritairement c'est une sensation de vide, de perte de repères et d'ennui, voire d'isolement. 

Et ce que je trouve super cool en plus de tout ça, c'est que je n'aurais jamais cherché et pris connaissance de ces informations si je n'avais pas arrêté de scroller bêtement. Grâce au temps que ça me libère, je retrouve ma curiosité de-quand-j'étais-jeune, et je fais des recherches qui augmentent mes connaissances, du coup ça me donne plein d'idées de trucs à te raconter, enfin bref, tout cela commence à sérieusement confirmer mon postulat de départ selon lequel ce sont bien les réseaux sociaux (à chaque fois je dis "les réseaux sociaux" mais je n'ai qu'un compte sur Facebook, je fais partie des 0.7% d'utilisateurs à n'avoir jamais foutu les pieds sur aucun autre réseau que celui-là - ouf !) qui m'ont volé pas mal de mes "fonctions" de base, que sont la curiosité, l'apprentissage, l'analyse, la déconstruction/réappropriation des informations, enfin bref, tout ce qui fait d'un individu un être libre, conscient, souverain de sa propre existence et de sa pensée.

Demain je t'expliquerai pourquoi arrêter de scroller sur Facebook c'est écolo. 

Ah, et sinon, je ne regrette pas d'avoir nettoyé mon clavier.

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Sources :
Digital trends Hootsuite - Hubspot - Digimind - Stats Meltwater - DataReportal

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