Un des organisateurs de la feria de Carcassonne a été grièvement blessé dimanche par un taureau de plus de 500 kg qui a sauté au-dessus de la barrière de sécurité des arènes pendant une novillada (corrida), a-t-on appris lundi auprès des organisateurs.
Christian Baile, 55 ans, alguazil (responsable du bon déroulement de la corrida, NDLR) des arènes de Carcassonne, a reçu deux violents coups de cornes au thorax et à l'abdomen.
Il se trouvait lundi matin en réanimation à l'hôpital de Carcassonne où son était était jugé préoccupant par les médecins.
Le taureau gris espagnol de type Miura, deuxième taureau de l'après-midi, a sauté dans le callejon (couloir qui sépare les arènes des gradins) dès son entrée en piste et a blessé à une jambe le membre du club taurin Carcassonne Toros, qui organise les corridas à Carcassonne depuis trois ans. Evacué du callejon, le taureau y a sauté une seconde fois mais, handicapé par sa première blessure, l'alguazil n'a pas eu le temps de s'extirper de ce couloir étroit et a été violemment encorné.
24 heures après les trois cornades qu'il a subies lors de la corrida de Miura, son état de santé restait hier soir très préoccupant. Christian Baile se trouvait hier soir en réanimation à l'hôpital de Carcassonne après avoir subi une nouvelle intervention chirurgicale en début d'après-midi. Son état de santé était qualifié de « stable », toutefois le pronostic vital restait engagé et tout est mis en œuvre pour conjurer la « mala suerte » (malchance) qui a frappé Christian Baile dimanche. Ce Carcassonnais bien connu, pour sa carrière de treiziste et ses passions pour le cheval et les toros, est « l'alguazil » des arènes de Carcassonne, c'est-à-dire qu'il est en quelque sorte une « autorité de police » veillant au respect du règlement durant les courses. Il exerçait cette fonction dimanche, dans le callejon (couloir qui ceinture la piste), donc à la place que lui dévoie sa fonction lorsque le second toro du soir, un imposant Miura, a sauté les barrières et l'a encorné une première fois. Très vite remis en piste et tandis que l'on évacuait déjà Christian Baile, le toro a sauté une deuxième fois et s'est rué sur lui à nouveau, l'arrachant des mains de ses porteurs. Il lui a infligé deux nouveaux coups de corne, à l'abdomen et au thorax. Des cornades aux effets désastreux…
Les sauts de toros dans les callejons sont très fréquents. Dans la majorité des cas, on ne déplore pas de blessé. Dans la région, le dernier accident du même type s'est produit à Mauguio en 2008 où un journaliste avait subi une lésion importante à une jambe. Ici, l'extrême gravité des blessures de la victime a motivé dès hier l'ouverture d'une enquête de police, sur ordre du parquet. Il s'agira pour les enquêteurs de « vérifier que les arènes étaient conformes aux règles de sécurité et les conditions dans lesquelles s'est produit l'accident ». « Une procédure tout à fait classique », nous a t-on précisé hier mais diligentée très vite avant que les arènes ne soient démontées. Des rapports sur le fonctionnement de la chaîne des secours pourraient également être demandés par les services de sécurité civile de la préfecture. Des mesures administratives et judiciaires qui ne mettent en cause ni les organisateurs, ni les membres de la commission taurine extra-municipale, responsable du callejon. Hier les soutiens moraux dans cette terrible épreuve ont afflué en direction de Christian Baile et de sa famille mais aussi de Carcassonne Toros, dont il est membre fondateur et administrateur actif. « Son cosas de toros », disent souvent les aficionados dans le malheur. Mais l'épreuve est pour eux particulièrement difficile…
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Sources La Dépêche et Le Parisien
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