Du chien, du chat, du rat, une salade composée

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Au cour de la guerre franco-allemande de 1870-1871, la ville de Paris se retrouve assiégée. La ville se retrouve coupée du reste de la France, encerclée par l'armée prussienne. Les denrées alimentaires se retrouve coupées, et les prix de la viande, des conserves et des denrées d'épiceries flambent. En quelques semaines, les marchés se retrouvent complètement vides et même les bien nantis commencent à être alarmés par le manque de nourriture. Les parisiens, qui avaient l'habitude de bien manger, sont contraints de se nourrir, eux et leurs familles, avec ce qu'ils trouvent.

Ces privations affectent surtout les classes populaires, déjà réduites à la misère par l'arrêt des activités économiques. Des bombardements allemands causent plusieurs pertes et endommagent la ville. La famine guette Paris, les gens commencent à tuer des chevaux (on rapporte 65000 chevaux mangés pendant le siège, dont deux trotteurs offert à Napoléon III par le tsar de Russie) et les autres affamés se tournent vers les chiens et les chats. Les gourmets inventent de nouvelles recettes pour intégrer leurs animaux domestiques dans leurs habitudes alimentaires.

Mais l'hiver avance, le blocus de l'armée allemande semble devoir durer et les parisiens ajoutent les rongeurs à leur liste de victuailles. Les rats sont vendus au marché comme n'importe quel autre animal, ils sont pendus aux crochets des étals et tous discutent de la meilleure façon de les cuisiner. Les poissons des jardins et fontaines publiques subissent le même sort. C'est une période très sombre pour Paris, le taux de mortalité double en quelques mois et la famine s'installe. Le 4 décembre 1870, le quotidien Les Nouvelles publie un menu de circonstance, utilisant toutes les ressources alimentaires donc les malheureux Parisiens peuvent encore disposer :

Consommé de cheval au millet
Brochette de foie de chien à la maître d'hôtel
Émincés de râble de chat sauce mayonnaise
Épaule de filet de chien sauce tomate
Civet de chat aux champignons
Côtelettes de chien aux petits pois
Salmis de rats à la Robert
Gigot de chien flanqué de ratons
Plum pudding au jus de moelle de cheval

En décembre, le zoo, ne parvenant plus à les nourrir, vend les animaux comme viande de boucherie. Dans les restaurants de luxe, on sert alors de l'antilope, du chameau, de l'éléphant. Le zoo refuse cependant de tuer les lions et les tigres. Les singes aussi seront épargnés à cause de leur ressemblance avec l'homme. Un hippopotame est mis en vente, mais personne ne veut payer 80000 francs pour une viande dont tout le monde ignore si elle sera mangeable. Les parisiens peuvent maintenant acheter des morceaux de buffle, de zèbre, de yak et même d'éléphant.

Un armistice, signé le 28 janvier 1871, met fin au siège de Paris et les parisiens pourront enfin revenir à des habitudes alimentaires plus traditionnelles.

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