Samedi 15 avril, 8h48. J'arrivai à Plérin, pour prendre le car qui me mènerait à Cherbourg en début d'après-midi pour la manifestation anti-nucléaire. Après le retard inattendu du car, nous prîmes enfin la route, d'autres militants et moi-même, vers 10h.
Arrivée sur le parking à 14h. Sur le site déjà de nombreux manifestants étaient présents, tous artillés de haut en bas de pancartes, banderoles et autres drapeaux. La manif s'annonce conséquente. Après 20 bonnes minutes de marche pour me rendre sur le point de rassemblement, je restai scotchée de voir l'ambiance générale qui régnait, tout comme devant le nombre de manifestants. Je me dirigeai vers la tribune où diverses personnalités ont pu s'exprimer.
15h passées, la marche silencieuse commence. Une bonne vingtaine de minutes pendant lesquelles les quelques 20.000 manifestants ont maintenu un silence parfait. Moment fort de ce début de marche, l'immense drapeau hissé sur une grue de l'autre côté du port, qui malheureusement a dû se voir retiré, mais qui pendant une minute m'a coupé le souffle. Un "Le nucléaire tue l'avenir" d'une envergure d'au moins 20m sur 40, qui flotte au vent... ça te calme, ça te prend les tripes.
16h, la sirène retentit. Les boîtes de conserves transformées en mini fûts nucléaires commencent leur concert métallique, quand quelques secondes plus tard tout le monde s'est assis, en signe de deuil, immense pensée pour la catastrophe de Tchernobyl, 20 ans plus tôt... Après quelques minutes, la manif s'est poursuivie pendant 2h, sous une pluie battante, mais personne n'a baissé les bras !
Arrivée devant EDF : tous les manifestants abandonnent leurs fûts radioactifs miniatures devant les grilles du bâtiment. C'est ainsi qu'une montagne pseudo-nucléaire s'est formée... Moment fort et surtout très symbolique.
Retour au bercail, les cafés sont bondés, les vitres sont embuées et l'on peut facilement y lire des "STOP EPR" ou des "Nucléaire ? Non merci" de ça de là. Après un petit thé - bien trempé certes, mais tout de même agréable - le retour est imminent... Même si l'on s'est trompé de route pour rentrer, (on s'est retrouvés devant une voie sans issue terminée par un sous-marin géant même pas sous la mer) on a fini par retrouver le car, qui nous a reconduits à Plérin dans une ambiance plus chaleureuse qu'à l'aller.
Les militants étaient tous du même avis : on était nombreux, c'est une bonne nouvelle pour la suite. Les radios parlent de l'évènement, et personne ne désespère. Il faut se battre.
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