La volonté des animaux

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vache pré kikekwa

Nous savons par intuition que les animaux ont une volonté propre. À l'évidence, ils font en sorte d'éviter les situations déplaisantes et de rechercher celles qui leur procurent satisfaction.
Ce qui nous apparaît comme une évidence lorsque nous les observons est aujourd'hui établi scientifiquement, grâce aux progrès de l'éthologie cognitive notamment.

Il a été démontré d'une part que les animaux développent des stratagèmes, souvent complexes, pour arriver à leur fin, et d'autre part que leur comportement est flexible, ce qui implique que les animaux s'adaptent aux problèmes qu'ils rencontrent, en choisissant la solution qu'ils estiment être la meilleure. Ceci signifie qu'ils recherchent de manière intentionnelle ce qu'il y a de mieux pour eux, et non qu'ils obéissent aveuglement à un instinct comme certains ont cru ou voulu croire naïvement. Ce préjugé perdure toujours et sert à rabaisser les animaux au rang d'automates téléguidés par leurs instincts, ce qui est censé justifier qu'on puisse les tuer.

Le fait de tuer un animal (fût-ce sans douleur) a pour conséquence de le priver définitivement de la possibilité d'exercer sa volonté. Les animaux doivent donc être protégés par le droit à la vie, non pas simplement parce qu'ils vivent - les plantes aussi vivent - mais parce qu'ils ont des désirs, et la volonté de les concrétiser. Leur vie est faite de projets qu'ils s'emploient à réaliser, ce qu'une plante ou un ordinateur ne fait pas, ne faisant qu'agir sans penser ni vouloir. Seuls les animaux veulent quelque chose. Qu'importe la portée de leurs projets, ou leur simplicité.

On n'exige pas des humains qu'ils réalisent de grandes choses pour mériter de vivre. Se nourrir, se loger, procréer, avoir des relations sociales sont des préoccupations qui nous occupent de manière exclusive, nous aussi. Pourquoi aurions-nous le droit de vaquer à de telles occupations, et pas les autres animaux ? De quel droit les privons-nous de ce dont nous-mêmes n'aimerions pas être privés ? Qu'est-ce qui nous permet de croire que nous aurions davantage le droit de profiter de notre existence que les animaux ?

Nous n'avons pas à nous permettre de contrarier la volonté des animaux. C'est un abus de notre position dominante que d'agir sur leur existence en les emprisonnant ou en les tuant. Contrarier la volonté de quelqu'un c'est en faire un esclave. L'esclavage n'a donc pas été aboli, il ne le sera que lorsque chacun d'entre nous n'empêchera plus les animaux de vivre leur vie.

David de l'association Droits des Animaux, janv. 2008

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